Qu'est-ce que l'e-LNG ?

• L'e-LNG est un carburant synthétique créé en combinant de l'hydrogène - séparé d'une molécule d'eau à l'aide d'électricité - avec du CO2, qui est capturé à partir de processus industriels, directement dans l'air, ou d'origines biologiques telles que les cultures.
• Il est chimiquement similaire au GNL fossile mais est présenté comme étant neutre en carbone, à condition que l'hydrogène soit produit à partir d'électricité renouvelable et que tout le CO2 soit préalablement capturé dans l'atmosphère ou recapturé dans un système en boucle fermée.
• Le GNL électronique pourrait utiliser les mêmes moteurs marins que le GNL fossile, ce qui ouvre la voie à son utilisation dans les infrastructures GNL existantes.
• Le GNL électronique actuel utilise du CO2 provenant de sources biologiques, ce qui en fait techniquement un biocarburant plutôt qu'un carburant électronique pur.

Les émissions de gaz à effet de serre restent un problème:

• La combustion de l'e-LNG libère d'énormes quantités de CO2.
• L'e-LNG émet toujours du méthane - un puissant gaz à effet de serre - pendant les phases de production, de transport et de combustion.
• Les fuites de méthane des réservoirs de carburant et des moteurs, combinées au glissement de méthane (méthane non brûlé libéré par les moteurs), restent un problème grave.

La consommation d'énergie pour la production est très élevée:

• La production d'e-LNG nécessite une quantité importante d'électricité, bien plus que d'autres carburants comme l'électricité directe ou l'hydrogène.
• Pour chaque unité d'énergie fournie pour déplacer le navire, 6 à 7 unités d'électricité renouvelable sont nécessaires pour produire l'e-LNG.
• En termes de consommation d'énergie, l'e-LNG est très inefficace, ce qui pèse sur des ressources énergétiques renouvelables déjà limitées. 
• Le GNL électronique doit être liquéfié et pressurisé ou refroidi tout au long de la chaîne d'approvisionnement. Ce processus consomme de l'énergie et comporte un risque de déversement en raison de l'ébullition constante nécessaire lorsqu'il est stocké dans des réservoirs. 

Des hypothèses irréalistes dominent l'histoire de l'e-LNG:

• L'industrie promeut l'e-LNG sur la base de scénarios futurs où l'énergie renouvelable est abondante et où des systèmes en boucle fermée sont en place. Ce n'est pas la réalité d'aujourd'hui.
• L'infrastructure existante en matière d'énergies renouvelables est insuffisante pour soutenir la production à grande échelle d'e-LNG. L'augmentation de la production pour répondre à la demande mondiale en matière de transport maritime nécessite d'énormes investissements et une expansion des sources d'énergie renouvelables.
• La technologie de captage direct de l'air n'est pas encore au point pour une production évolutive de GNL électronique neutre sur le plan climatique.

Le coût et l'évolutivité restent en réalité un défi de taille:

• Le coût de la production d'e-LNG est élevé en raison des quantités massives d'électricité et d'infrastructures nécessaires. L'augmentation de la production à un niveau commercial nécessite des investissements importants dans de nouvelles installations, ce qui augmente les coûts pour les exploitants de navires.
• Le passage à l'e-LNG augmenterait les coûts des compagnies maritimes de 2 à 3 fois par rapport aux carburants conventionnels, ce qui en ferait une option économiquement irréalisable pour la plupart d'entre elles.

Malgré sa promesse d'alternative verte, l'e-LNG n'est pas une solution viable pour décarboniser l'industrie maritime. Sa forte consommation d'énergie, sa dépendance à l'égard d'infrastructures renouvelables non éprouvées et ses émissions de méthane en font une solution peu adaptée à la réalisation des objectifs climatiques.