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COP28 : Pourquoi le gradualisme n'est plus une option en 2024

Nous devons mettre un terme à l'expansion des projets existants de gaz naturel liquéfié (GNL) dans le secteur maritime. Il est essentiel d'établir des réglementations internationales strictes pour les émissions de méthane dans l'industrie du transport maritime si nous voulons que l'objectif de 1,5 °C reste réalisable.

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Mis à jour le 31 décembre 2023

Écrit par Elissama Menezes, directrice mondiale de Say No to LNG (Dites non au GNL)

Alors que nous entrons dans la promesse d'une nouvelle année, les échos des résultats de la COP28 continuent de résonner. Fadhel Kaboub reprend la citation de Martin Luther King :

"Nous n'avons pas le temps de nous offrir le luxe de nous calmer ou de prendre la drogue tranquillisante du gradualisme.

Je suis tout à fait d'accord avec la déclaration de M. Kaboub, qui nous rappelle brutalement que le temps presse. En réfléchissant à la COP28, ces mots illustrent le fossé qui se creuse entre la rhétorique et l'action sur ce qui est réellement nécessaire pour maintenir 1,5°C à portée de main.

L'enfumage de la COP28 

Alors que j'étais sur place pour assister au déroulement des événements, j'ai observé une abondance de discussions bien orchestrées et de mots choisis avec précision. Et pourtant, les progrès tangibles n'ont pas été à la hauteur des attentes.

Les dirigeants mondiaux semblent comprendre parfaitement les enjeux de la crise climatique, en particulier les effets des émissions de méthane, mais leurs actions et leur engagement continu en faveur des installations de GNL conduisent à s'interroger sur leur sincérité.

 

Qu'il s'agisse des engagements peu convaincants de mettre fin aux combustibles fossiles, des grands pollueurs qui ne paient pas leur juste part (Je parle de vous, les États-Unis), et l'équipe de l'industrie des combustibles fossiles qui a interrompu la "fête" (voir l'image ci-dessous), cette COP n'a pas eu l'urgence de s'attaquer à la crise climatique. Au lieu de cela, elle nous a laissés - les 99 % les moins responsables du désordre climatique - le fardeau de "nettoyer".

Présence des lobbyistes des énergies fossiles à la COP28

Source : Mettre les gros pollueurs à la porte

Lors de la COP28, les mots "combustibles fossiles" ont été inclus pour la première fois dans un texte des Nations unies sur le changement climatique. Ce texte appelle les pays à abandonner les combustibles fossiles dans leurs systèmes énergétiques, y compris dans le secteur du transport maritime, afin d'atteindre un niveau d'émissions nettes nulles d'ici à 2050. 

Mais cela pose-t-il un problème aux grands pollueurs ? Non. Ils ne manquent pas une occasion. Le texte final de l'accord sur le climat présente déjà des lacunes. Par exemple, il n'y a pas de définition de la "transition vers l'abandon des combustibles fossiles", et il n'y a pas de calendrier précis pour l'élimination progressive des combustibles fossiles. 

En outre, le texte final reconnaît un rôle aux "carburants de transition", un jargon industriel commun qui englobe le GNL - un aspect crucial, en particulier si l'on considère l'utilisation accrue du GNL comme carburant marin.

 

A l'horizon 2024

Dans le cadre de la campagne "Dites non au GNL", nous restons déterminés à sensibiliser le public aux effets néfastes du GNL en tant que carburant marin. Nous avons dénoncé les imbéciles, pêche au chatet d'autres horreurs du GNL cette année et ont de grands projets pour 2024.

Pour garantir un avenir vivable, nous devons nous attaquer d'urgence aux émissions de méthane. Pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, il faut réduire les émissions de méthane d'un tiers d'ici à 2030 et de moitié d'ici à 2050. 

Comment y parvenir ?

Pour commencer, nous devons immédiatement mettre un terme à l'expansion des projets existants de gaz naturel liquéfié (GNL) dans le secteur maritime. Il est essentiel d'établir des réglementations internationales strictes pour les émissions de méthane dans l'industrie du transport maritime si nous voulons maintenir l'objectif de 1,5 °C à portée de main. 

L'Organisation maritime internationale (OMI) procède actuellement à une évaluation du cycle de vie (ACV) afin de déterminer les émissions de gaz à effet de serre (GES) depuis la production du carburant jusqu'à l'utilisation finale de ce carburant par les navires. Ce processus pourrait permettre au secteur du transport maritime de rendre compte de son empreinte méthane et révéler que l'utilisation du GNL comme carburant marin n'offre aucun avantage sur le plan climatique du point de vue du cycle de vie. 

Des défis importants nous attendent. Cependant, il est essentiel de prendre des mesures immédiates et d'éviter le gradualisme. Retarder l'action climatique n'est plus une option. C'est pourquoi nous disons non au GNL et nous vous invitons à envisager de faire de même. 

Consultez notre site web www.saynotoLNG.org pour en savoir plus.

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Écrit par Elissama Menezes, directrice mondiale de Say No to LNG (Dites non au GNL)

Photo d'une femme portant un cardigan et souriant à l'appareil photo